Gérard TITUS-CARMEL
Né le 10 octobre 1942 à Paris, Gérard TITUS-CARMEL vit et travaille à Oulchy-le-Château dans l’Aisne. Après des études de gravure à l’école Boulle, il s’affirme comme dessinateur et graveur.
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« TITUS-CARMEL travaille essentiellement par séries, explorant, et analysant des motifs qu’il s’approprie. Travaillant autour d’un objet ou d’un thème, il analyse d’abord les processus de décomposition ou d’usure d’une forme Altérations d’une Sphère, 1971. « A partir de 1972-1973, il fabrique de petits objets qu’il dessine ensuite. « Dans les années quatre-vingt, TITUS-CARMEL revient à la peinture, procédant toujours par ensemble : depuis les Caparaçons, 1980-1981 jusqu’au Quartiers d’Hiver, 1999-2000, et les Feuillées, Jungles et autres frondaisons, de 2000 à 2005. » Feuillée III appartient à une série de trois pièces que possède l’artothèque.
TITUS-CARMEL évoque cette intrusion du végétal dans son ouvrage Au vif de la peinture, à l’ombre des mots : « Ces derniers temps, une flore inconnue s’est sournoisement développée dans l’espace de l’atelier. Des conditions particulièrement favorables ont sans doute aidé sa forte croissance, presque monstrueuse : palmes souples et alanguies, feuilles acérées achevant un fouillis de tiges tordues qu’on devine élastiques et difficilement cassantes, bouquets épineux et buissons fous sont montés à l’assaut des murs, les couvrant déjà à demi. Il s’agit maintenant d’élaguer, d’étêter, de couper et d’égaliser : je ferai, me dis-je, une haie droite et bien taillée de cette forêt sans âge et si peu respirable […] Comme s’il s’agissait d’intimer à cette touffeur l’ordre de s’en tenir là , à une hauteur qui n’est pas à dépasser et, du même coup, d’en estimer la formidable vitalité à la seule échelle de mon corps. Autrement dit, j’ai pris mesure de mon corps à toiser cet exubérant jardin. » (1)
A propos de cette série, Yves BONNEFOY écrit : « Feuillées, c’est un très beau mot car sa matérialité sans substance suggère moins la masse des feuilles qu’un creux qui s’ouvre en elle pour abriter des désirs, voire même les chants et danses des soirs de fêtes. Alors que « feuillage » a des tons froids, « feuillée » en a de plus chauds, et à travers ce qui reste un mot la lumière a ainsi de quoi faire gracieux accueil aux élans des corps […] ce qu’on rencontre dans ces rectangles de papier que Titus-Carmel découpe, déplace, recolle, ce sont donc des évocations de feuillage : mais à chaque fois il s’agit de la même plante qui monte droit, ses feuilles, telles des palmes, se déployant librement dans une rivière de lumière. […] cette plante répétée de découpe en découpe de toutes parts dans l’image gagne, à ainsi n’être plus de l’enraciné, du situable, de devenir quelque chose d’archétypal. » (1)
Depuis 1964, près de 200 expositions personnelles lui ont été consacrées et il a participé à de très nombreuses expositions collectives. Il a officiellement représenté la France dans de nombreuses manifestations internationales. Son œuvre est représentée dans une centaine de musées et de collections publiques. Également auteur, il a publié à ce jour une quarantaine de livres, dont plus de 20 recueils de poésie, ainsi que des essais sur l’art et la littérature.
AV
(1) Titus CARMEL « Au vif de la peinture, à l’ombre des mots », in Atelier contemporain n°4, automne-hiver 2001 / Yves BONNEFOY, Feuillées, Cognac, ed. Le temps qu’il fait, 2004 (2) Site de la librairie : artpointfrance.org Autres sources : Catalogue d’exposition Gérard Titus-Carmel, Nielles 1996/1998, Musée de Soissons, 1998