De 1966 à 1978 Jacques Soisson est psychothérapeute pour enfants. (1963 : Création au Havre du premier atelier de peinture pour les enfants.) Il pratique l’art-thérapie à l’institut Claparède de Neuilly.
Il devient l’ami de Jean DUBUFFET et membre de la compagnie de l’art brut en 1969. Ses peintures ont des couleurs éclatantes et ses personnages totémiques ouvrent toujours un œil qui trahit une sensibilité vibrante.
Depuis octobre 1978, il se consacre à la peinture et à la gravure.
« J’ai retrouvé, dans ma bibliothèque, un petit carnet rose dont je n’avais gardé aucun souvenir: il m’avait été offert en 1986 par un ami peintre, Jacques SOISSON, que je voyais de temps à autre […] Nous parlions peinture, littérature, de DELTEIL principalement, de mes livres qu’il aimait bien et qu’il commentait avec ironie. La guerre d’Algérie revenait souvent dans nos conversations : qu’avait-il vu, là-bas, qui le faisait encore souffrir et dont il ne parlait pas ? Je l’incitais à écrire pour se débarrasser du fardeau ; il y pensait, me disait-il… Il souhaitait que je refasse de l’édition afin de publier certains de ses textes sur l’art, notamment un essai sur ” l’art-thérapie ” à l’usage des enfants aliénés. Le carnet rose est là, près de moi, il s’intitule ” la Bicyclette rose ” […] Il a été entièrement composé à l’aide de ces caractères dont se servent les commerçants pour indiquer les prix dans les vitrines. Le carnet s’ouvre sur une citation de Stéphane MALLARME et avec son achevé d’imprimer : ” Ce livre a été réalisé à un exemplaire par Jacques SOISSON, artiste à Paris, pour Régine DEFORGES, bon anniversaire. ” […] SOISSON est de ces génies fous qui croient que les camions roulant sur les autoroutes américaines ne sont que des jouets et non des monstres aux chromes brillants. C’est sur une de ses autoroutes qu’il entreprit, un jour, de jouer au torero. ” Olé ! “, criait-il chaque fois qu’un camion l’évitait. Longtemps, le ballet dura ; le dieu des génies fous le protégeait … Il venait du Michigan, celui qui l’a heurté dans un hurlement de freins et de klaxons, énorme, magnifique, rouge comme les flammes de l’enfer. SOISSON s’est envolé : [ …] Il est retombé, brisé de toutes parts,! De longs mois, il est demeuré entre la vie et la mort. Il a fallu d’autres longs mois pour qu’il réapprenne à marcher, à tenir un pinceau, à lire…, » Régine Deforges (1)
CT
Nombreuses expositions en France, au Danemark, en Suède, au Canada et aux États-Unis.

(1)Pêle-mêle Le carnet rose La chronique de Régine Deforges, 2002.
Autre source : site de l’éditeur Bonafous- Murat :  http://www.bonafous-murat.fr/Artistes/Soisson.html