Ernest PIGNON-ERNEST

Né en 1942, à Nice, (son vrai nom Ernest PIGNON). Il vit et travaille à Paris.

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Ernest PIGNON-ERNEST intervient, depuis des années, sur les murs des villes avec des images (dessins au crayon, à l’encre ou sérigraphies) multipliées à des centaines d’exemplaires, qu’il colle en des lieux précisément choisis. Evocation d’un moment historique précis, d’une réalité sociale ou quête poétique, c’est par le lieu où elles sont collées que ces images prennent tout leur sens.
« De la ville j’essaie d’appréhender à la fois ce qui se voit, les espaces, les rythmes, les couleurs, la lumière – et, simultanément, ce qui ne s’y voit pas – l’histoire, les souvenirs -mais qui marquent les lieux souvent bien plus que le visible. Et dans ce réel, dont j’essaie de saisir toutes les potentialités poétiques, suggestives, j’inscris un élément de fiction. Là, à Naples ce sont des dessins… Un élément de fiction qui va comme exacerber le réel. »
« Est-ce le Vésuve, ses entrailles vives, ces seins de mer qui la dessinent, ces milliers de grottes, de cavités ? Cette ville poreuse, sombre et palpitante est une ville-femme, une ville-mère. Avec une sérigraphie de femme pliant un drap (lenzuelo en italien) – et une vingtaine de dessins – j’ai « interrogé » les figures de femmes qui marquent Naples et son histoire : Parthénope, Déméter, la Sybille de Cumes, Santa Lucia, la Madone des Sept Douleurs, la Madone aux serpents, les femmes peintes par Caravage… »
E. PIGNON-ERNEST
Déméter : déesse des blés et des moissons. Déesse de la terre productrice, de la fécondité et du mariage. A Déméter, la déesse Mère, on associe Coré la Fille. Déméter est la terre féconde, Coré le grain qui germe dans le sol. Déméter était une des principales divinités à Cumes et à Naples.
AV
Rimbaud 3 présente une étude préparatoire et deux photographies qui témoignent de l’installation éphémère des dessins sérigraphiés (400 en tout) dans les rues de Paris et Charleville (ville natale de Rimbaud) en 1978 -79.
Au départ, il y a le portrait :
« J’ai sûrement recommencé le portrait cent fois en m’appuyant sur la photo de CARJAT, sur la peinture de FANTIN-LATOUR, et sur les quelques documents qui existent. »
« Lorsqu’on a lu Rimbaud, vraiment, on sait que l’on ne peut pas en faire un portrait. Je veux dire qu’on ne peut pas faire un Rimbaud en marbre, en bronze, un Rimbaud sur un socle ou dans un cadre. Je crois qu’il y a des « matériaux » qui par leur nature (les sens qui s’y rattachent) vont nier, limiter, trahir ce qu’on voudrait exprimer à travers eux. »
Ensuite le dessin est sérigraphié et collé dans des espaces différents (murs délabrés, couverts de graffitis ou d’affiches fluorescentes, sur des portes de transformateurs…) :
« Ces images sont imprimées en sérigraphie, en noir, sur un papier très ordinaire. Quand on rencontre cette image dans la rue, cette pauvreté, cette vulnérabilité du papier est évidente. […]Sa disparition est inscrite dans l’image même, elle en est – autant que ce qui compose le dessin – un des éléments suggestifs et poétiques. »
« Pour ne pas le statufier, j’ai fait un Rimbaud pluriel, éphémère et errant. »
E. PIGNON ERNEST
AV

Sources : Propos recueillis par Elisabeth COUTURIER, Ernest Pignon Ernest, Ed.Herscher, 1990
Site officiel de l’artiste: pignon-ernest.com/pre>

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Ernest PIGNON-ERNEST

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PIGNON-ERNEST

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